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eNSEMBLE, NumPex et O2R : Inria copilote de trois nouveaux PEPR exploratoires

Date:
Mis à jour le 01/09/2022
Lundi 18 juillet 2022, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, dévoilait les treize nouveaux projets retenus dans le cadre de la deuxième vague de l’appel à projets sur les PEPR exploratoires. Trois d’entre eux sont coportés par Inria, impliqué depuis plusieurs mois déjà et au travers de diverses actions auprès de l’État, à la mise en œuvre de France Relance.
PEPR exploratoires
© Inria / Création et photo A. Audras

Treize nouveaux PEPR exploratoires financés à hauteur de 600 millions d’euros

Les "Programmes et équipements prioritaires de recherche" (PEPR) exploratoires visent des secteurs en émergence avec des travaux de recherche dont les domaines d’application peuvent, pour certains, relever encore d’hypothèses de travail. Le but : explorer des champs scientifiques dont les retombées espérées peuvent être multiples, en structurant les communautés scientifiques susceptibles de participer à ces programmes.

Alors que la première vague d’appels à projets "Programmes et équipements prioritaires de recherche" (PEPR) exploratoires, lancée en mai 2021, avait permis de retenir quatre premiers programmes, ce sont désormais treize nouveaux projets (sur les 30 déposés) qui ont été sélectionnés lors de la deuxième vague d’appel. Ceux-ci seront financés à hauteur de 600 millions d’euros.

3 programmes copilotés par Inria et ses partenaires

Parmi ces programmes retenus, trois sont copilotés par Inria :

  • eNSEMBLE "Futur de la collaboration numérique"

Le projet eNSEMBLE (Futur de la collaboration numérique) a pour objectif de redéfinir en profondeur les outils numériques pour la collaboration. La pandémie a donné un aperçu à la fois des possibilités et des limites des outils actuels pour la collaboration facilitée par le numérique. Que ce soit pour réduire nos déplacements, pour mieux mailler le territoire, ou pour affronter les problèmes et transformations des prochaines décennies, les défis du XXIe siècle vont nous demander de collaborer à une vitesse et à une échelle sans précédent.

Pour ce faire, un changement de paradigme dans la conception des systèmes collaboratifs est nécessaire, comparable à celui qui a vu l'avènement de l'informatique personnelle. Pour collaborer de manière fluide et naturelle tout en tirant parti des capacités du numérique, il faut faire de la collaboration et du partage des fonctionnalités natives des systèmes numériques, au même titre que le sont les fichiers ou les applications aujourd’hui. Pour cela il faut inventer des espaces numériques partagés qui ne se limitent pas à répliquer le monde physique dans des environnements virtuels, et qui par de nouveaux paradigmes permettront à des équipes colocalisées et/ou distribuées géographiquement d’échanger, de travailler ou de se divertir ensemble de manière fluide et efficace.

Au-delà de ces enjeux scientifiques et technologiques, le projet eNSEMBLE porte aussi un enjeu de souveraineté et un enjeu sociétal qui mobiliseront donc des équipes pluridisciplinaires (Informatique, Ergonomie, Psychologie cognitive, Sociologie, Design, Droit, Économie) : en créant les conditions d'interopérabilité entre services de communication et de partage pour ouvrir les "jardins privés" (walled gardens) qui imposent à tous les participants d'utiliser les mêmes services, l'objectif est de permettre à de nouveaux acteurs de proposer des solutions adaptées aux besoins et aux contextes d'usage. Rendre ces services plus accessibles à une plus large population pourra aussi contribuer à réduire la fracture numérique.

Inria copilote eNSEMBLE aux côtés de l’Université Grenoble Alpes, l’Université Paris-Saclay et le CNRS, en partenariat avec l’Institut Mines-Télécom, Sorbonne Université, l’Université Claude-Bernard-Lyon 1, l’Université de Lille, et l’Université Toulouse III.
  • O2R "Robotique Organique"

Le PEPR O2R "Robotique Organique" vise à amorcer une mue de la robotique pour créer une nouvelle génération de robots capables d’interactions fluides et naturelles avec les utilisateurs, d’adaptation sociale dans leurs interactions, et qui accompagne les transitions technologiques des sociétés en produisant des services adaptés, réactifs et fiables aux citoyens.

Pour atteindre ces objectifs, O2R proposera un programme pour réinterroger en profondeur la conception des robots en associant les communautés de la robotique et des sciences sociales. Cette intrication des disciplines vise à développer une nouvelle génération de robots au service de l'humain et à stimuler, dans une optique prospective, une réflexion plus globale sur le rapport entre robotique et société. Repenser les usages, le rapport entre robotique et société par une démarche réflexive est au cœur du programme.

Le programme souhaite, dans un premier temps, focaliser ses efforts sur le domaine de la santé et plus généralement sur l’assistance à la personne. Progressivement et en collaboration avec les sciences sociales, il ouvrira ses cas d’usages vers d’autres domaines d’applications qui restent à définir pendant la durée du programme et qui pourront toucher tous les domaines.

« La conception actuelle des robots est toujours fortement reliée à son usage pour l’industrie, et on constate de nombreux échecs et difficultés lorsqu’on souhaite créer une interaction proche et naturelle avec des utilisateurs. On souhaite donc, dans ce programme, revisiter en profondeur la conception matérielle et l’implémentation logicielle des robots, en intégrant dès le départ une réflexion sur les conditions d’une robotique adaptée à l’interaction avec les humains » - Christian Duriez, responsable de l’équipe-projet DEFROST du centre Inria de l'Université de Lille et copilote du programme O2R

Inria copilote O2R avec le CEA et le CNRS, en partenariat avec l’Université de Montpellier, l’Université de Strasbourg, Sorbonne Université, l’Université de Grenoble-Alpes, et Aix-Marseille Université.
  • NumPex "Numérique Hautes Performances pour l’Exascale"

Le PEPR "Numérique pour l’Exascale" (NUMPEX) a pour objectif de concevoir et développer les briques logicielles qui équiperont les futures machines exascales et de préparer les grands domaines applicatifs à exploiter pleinement les capacités de ces machines. Grands domaines applicatifs qui relèvent aussi bien de la recherche scientifique que du secteur industriel.

Ce projet contribue donc à la réponse de la France au prochain appel à manifestation d’intérêt (AMI) d’EuroHPC (Projet Exascale France), en vue d’héberger l’une des deux machines européennes exaflopiques prévues en Europe à l’échéance de 2024. Le consortium Français a choisi GENCI comme “Hosting Entity” et le TGCC CEA comme “Hosting Center”. Ce PEPR contribue ainsi à la constitution d’un ensemble d’outils, de logiciels, d’applications mais aussi de formation souverains qui permettront à la France de rester l’un des leaders dans le domaine en développant un écosystème national de l’Exascale coordonné avec la stratégie européenne et de permettre à l’Europe d’être dans le peloton de tête de la compétition internationale.

« Le PEPR NumPEx est une chance unique pour notre pays de contribuer à l’émergence d’une infrastructure logicielle et matérielle européenne, souveraine, de calcul et de traitement de la donnée au plus haut niveau mondial. Ce PEPR va nous permettre de mieux coordonner, mettre en synergie, l’ensemble des compétences françaises dans le domaine et de relever ensemble les enjeux scientifiques, sociétaux et économiques  immenses qui y sont associés » - Jean-Yves Berthou, directeur du centre Inria de l'Université Paris-Saclay et copilote du PEPR Numpex.

Inria copilote NumPex aux côtés du CEA et du CNRS.

Qu’est-ce que les programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR) ?

Lancée dans le cadre du quatrième programme d’investissement d’avenir (PIA4), l'action "Programmes et équipements prioritaires de recherche" (PEPR) vise à placer la France parmi les meilleurs mondiaux, dans des domaines scientifiques considérés comme prioritaires aux niveaux national ou européen et liés ou susceptibles d'être liés à une transformation de grande ampleur, qu'elle soit technologique, économique, sociétale, sanitaire, environnementale, etc.

Les PEPR sont répartis en deux catégories : les PEPR des stratégies nationales (comme le PEPR dédié aux Technologies quantiques, celui sur la cybersécurité, ou encore celui sur le Cloud), et les PEPR exploratoires. Le soutien moyen apporté à chacun de ces derniers au titre des investissements d'avenir varie entre 20 et 120 millions d’euros, en fonction du secteur et de l'impact potentiel des résultats du PEPR.