Santé - Médecine personnalisée

La technologie Nénuphar de l’équipe MONC transférée à la société SOPHiA GENETICS

Date:
Mis à jour le 02/11/2023
Ce 12 avril 2018, les nouveaux bureaux de SOPHiA GENETICS à Bidart sont inaugurés en présence du président de la région Nouvelle-Aquitaine. À cette occasion nous souhaitons vous faire découvrir Nénuphar , une technologie développée à partir des recherches de l’équipe-projet MONC* et finalement directement intégré à la plate-forme d’intelligence artificielle de la société SOPHiA GENETICS avec l’aide de la SATT Aquitaine Science Transfert.

*MONC est une équipe-projet commune à Bordeaux INP et au CNRS et hébergée à l’Institut des Mathématiques de Bordeaux (IMB).
Olivier Saut et Thierry Collin devant leur logiciel
© Inria / Photo H. Raguet

2005, l’équipe MC2 naît au sein d’Inria FUTURS* sur le site de Bordeaux. À la tête de l’équipe : Thierry Colin, enseignant-chercheur à Bordeaux INP. Les sujets de recherche portent sur la modélisation et ses applications à la mécanique des fluides et à l’interaction laser-plasma.

Avec l’arrivée d’Olivier Saut (chercheur au CNRS), une partie de l’équipe va concentrer ses recherches autour de la modélisation de croissance tumorale.

2015, l’équipe-projet MC2 prend fin. Mais comme a pu le dire monsieur Lavoisier « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » et à partir des thématiques de recherche d’MC2, deux nouvelles équipes voient le jour : MONC (dirigée par Olivier Saut) et MEMPHIS (dirigée par Angelo Iollo).

C’est donc après plusieurs années de recherche et de maturation dans l’équipe MC2, au sein de l’équipe MONC, que la technologie Nénuphar  se dote de son identité.   

Nénuphar quesako ?

Le projet scientifique de MONC est de travailler sur les problématiques de modélisation en oncologie et de définir des modèles pour exploiter les données créées par les centres de soin. Les données dont nous parlons sont les examens que passent les patients pour suivre l’évolution de leur maladie. Il s’agit à ce jour essentiellement de données d’imagerie médicale (IRM, scanner, échographie, etc.).

Nénuphar est une technologie qui permet, à partir des données du patient et des algorithmes développés par les scientifiques de l’équipe MONC, de faire de la prédiction de croissance tumorale et ainsi aider les cliniciennes et cliniciens dans leur prise de décision quant aux traitements possibles pour les patientes et patients.

Pour un passage à l’échelle et que ce logiciel soit utilisé dans les hôpitaux, MONC a eu deux options :

  • S’allier à un industriel existant et lui confier la distribution de cette technologie ;
  • Créer une start-up pour développer le logiciel à un niveau de finalisation qui permettrait sa distribution.

Aidé du Service "Transfert, innovation et partenariat" (STIP) et de la SATT Aquitaine Science Transfert c’est la deuxième option qui l’a finalement emporté à ce moment-là. Naît donc en 2015 le projet de start-up, portant le nom de la technologie : Nénuphar auquel ont participé notamment Olivier Saut, Marie Martin, Julien Jouganous et Benjamin Taton. 

Quand Nénuphar rencontre la plate-forme d’intelligence artificielle SOPHiA

Pour trouver des fonds et développer ce logiciel, Inria et la SATT ont collaboré pour accompagner la maturation de la start-up.

Après de nombreuses présentations dans des salons destinés à trouver des investisseurs, c’est en mai 2017 que Thierry Colin et son équipe rencontrent le Dr. Jurgi Camblong, le CEO et cofondateur de SOPHiA GENETICS , sur le salon Meet2Win (évènement spécialisé en oncologie). La start-up n’est pas encore créée administrativement et SOPHiA GENETICS recherche justement une technologie pour ajouter l’imagerie médicale à leur activité. La société a créé l’IA SOPHiA et propose aux hôpitaux des analyses génomiques précises pour faire de la médecine personnalisée.

Leur projet : combiner la radiomique à la génomique pour améliorer le diagnostic, le pronostic et le suivi du patient, dès le premier jour avec la détection d’une tumeur solide sur la base d’imagerie médicale. Et semaine après semaine en combinant les données d’imagerie et le profil moléculaire pour permettre aux cliniciennes et cliniciens de gagner en temps et en précision et ainsi pouvoir prendre des décisions complexes le plus tôt possible.

Après cette première rencontre à Meet2Win , des présentations plus poussées et des discussions entre Inria, ses partenaires3, la SATT et la société ont eu lieu et c’est à la fin de l’été que SOPHiA GENETICS propose de recruter l’équipe du projet et d’acquérir la technologie Nénuphar . Ainsi, au lieu de suivre l’option "création de startup" initialement imaginée, l’équipe MONC décide de s’allier à un industriel pour développer la technologie. 

Pour Thierry Colin, porteur du projet et Vivien Pianet, ingénieur R&D, il s’agit là d’une opportunité très intéressante « Nous n’avons pas hésité car SOPHiA GENETICS est le leader mondial de la médecine basée sur les données et fort d’un réseau comptant plus de 460 hôpitaux dans 60 pays dans le monde. Ils ont également une plate-forme technique qui gère les données et la sécurité des données comme l’impose la future réglementation européenne (GDPR). »

Ainsi, Vivien Pianet a été recruté au premier décembre 2017, Bastien Oudot au premier janvier 2018 … et Thierry Colin vient de rejoindre l’équipe au 1er mars après accord de la commission de déontologie.

Fait remarquable dans cette aventure, pour permettre aux membres du projet de passer d’une étape (Inria) à une autre (SOPHiA GENETICS) sans qu’il y ait de « période blanche » dans leur contrat, MONC a pu compter sur l’aide de l’AMIES  qui a financé les ingénieurs et a permis la jonction en toute sérénité.

La suite ?

L’équipe-projet MONC souhaite continuer de collaborer avec l’entreprise. Le STIP les accompagne actuellement pour trouver le meilleur des dispositifs existants permettant cette collaboration.

To be continued …**

 

*Inria FUTURS est une unité de recherche créée en 2002 permettant l’incubation de 3 futurs centres de recherche Inria : Lille, Saclay et Bordeaux

** À suivre...