La start-up Therapixel lève 5M€ pour améliorer le dépistage du cancer du sein

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Mis à jour le 08/10/2020
Spécialisée dans l'intelligence artificielle appliquée à l'imagerie médicale, Therapixel , spin-off d'Inria basée à Sophia Antipolis, vient de lever 5 millions d'euros en Série A (phase d'optimisation) pour développer son système d'intelligence artificielle qui se propose d'aider à mieux diagnostiquer le cancer du sein.
Illustration mammographie
© Unsplash / Photo Victoria Strukovskaya

 

Créée en 2013 par Olivier Clatz (Inria Sophia Antipolis - Méditerranée) et Pierre Fillard (Inria Saclay Île-de-France), Therapixel s’est imposée comme l’une des meilleures startup spécialisées dans l’intelligence artificielle appliquée à l'imagerie médicale. Leur algorithme interprète les mammographies et permet de dépister un cancer du sein en première lecture avec une grande fiabilité.

Notre objectif principal, c'est d’aider la première lecture explique Pierre Fillard. Autrement dit, assister le radiologue sans le remplacer. Mammo Screen notre logiciel, aide les radiologues à prendre la bonne décision. L’algorithme que nous développons fait office d’assistant virtuel qui permet de détecter plus tôt les premiers signes de cancer.

Une femme sur huit est concernée au cours de sa vie par un cancer du sein et 250 millions de mammographies sont analysées chaque année dans le monde. Une mammographie peut contenir jusqu'à 3 000 clichés à analyser et fait l'objet de plusieurs consultations : un premier médecin détecte et caractérise les éventuelles anomalies, puis un second confirme ou infirme son analyse. L'algorithme d'apprentissage automatique de Therapixel intervient dès la première étape, avec pour objectif d'être à la fois plus rapide et plus précis. Le cancer du sein est très difficile à diagnostiquer : à peine 0,5% des mammographies révèlent des tissus cancéreux et 10 % d’entre eux sont de faux positifs.

Un pivot réussi

Avant de s'intéresser au cancer du sein, la start-up a commencé ses activités en développant Fluid, un logiciel d’imagerie médicale commandé à distance par des capteurs de mouvements, destiné aux blocs opératoires. Cet outil permet aux chirurgiennes et chirurgiens de consulter les radiographies, et de naviguer par geste dans l'interface, tout en restant à distance. Il évite ainsi la contamination des gants par le matériel informatique, et de gagner en temps d'exécution. Le produit, déjà commercialisé, a permis de lever 600 000 euros en amorçage en 2015. 

Le pivot intervient en 2017 lorsqu’elle remporte le Digital Mammography Dream Challenge, un concours international auquel participent près de 1 200 équipes de recherche et dont l’objectif est de trouver des algorithmes d’aide au diagnostic en mammographie. La véritable difficulté de ce challenge réside dans l'extraordinaire quantité de données à traiter (640 000 images de mammographie numérique anonymisées, provenant de plus de 86 000 patientes) couplée à des ressources de calculs très limitées (14 jours dans le cloud d'Amazon).

Attirer les meilleurs talents et maintenir son avancée technologique

Cette première levée de fonds marque un tournant dans l'organisation de Therapixel. Pierre Fillard, cofondateur et jusque-là directeur technique, endosse les fonctions de directeur général. Il remplace Olivier Clatz, nommé directeur du programme "IA et diagnostic" par le conseil de l'innovation le 1er mars 2019. 

À l’occasion de ce gros apport financier, Therapixel souhaite également renforcer sa gouvernance et élargir son conseil d’administration. Sacha Loiseau, président-fondateur de Mauna Kea Technologies , rejoint le conseil d’administration en tant que membre indépendant et président du conseil. Maximilien Fournier-Sourdille, chargé d’affaires chez Omnes et investisseur expérimenté dans le secteur MedTech, intègre également le conseil d'administration, aux côtés de Yoann Bonnamour de M Capital Partners.

Les équipes de recherche de Therapixel sont localisées à Paris, la partie développement de logiciel est quant à elle basée à Sophia Antipolis. La startup compte jouer de ses nouveaux moyens pour attirer les meilleurs talents et maintenir son avancée technologique. 

Therapixel
© Therapixel / Photo Ari Rossner