Dirk Drasdo nous parle de ses recherches passionnantes sur le foie

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Mis à jour le 03/04/2020
Dirk Drasdo, chercheur dans l'équipe-projet Mamba, participe une nouvelle fois au congrès EASL, congrès majeur en hépatologie qui se déroule du 11 au 15 avril à Paris expo, Porte de Versailles – Pavillon 7 - 1 Place de la Porte de Versailles. À cette occasion, Dirk Drasdo nous nous parle de ses recherches passionnantes sur le foie.
dirk drasdo

Pouvez-vous nous parler de vos travaux de recherche au sein de l’équipe-projet Mamba ?

Nous effectuons depuis des années des simulations numériques pour guider les décisions et conceptions d’expériences en biologie des systèmes de systèmes multicellulaires.

Au cours des dernières années, nos recherches se sont concentrées sur la recherche sur le foie alors qu’auparavant, elles portaient sur la croissance de la tumeur, même si cette dernière demeure un sujet de recherche pour nous. Nos simulations intègrent de plus en plus des processus moléculaires à l’intérieur de chaque cellule jusqu’à l’échelle de l’organe entier, ou même du corps.

Récemment, nous avons pu démontrer sur quelques exemples importants que nos modèles étaient capables de prédire correctement certains processus. Ceux-ci ont été validés dans le cadre de la régénération hépatique après des dommages induits par des médicaments, tels que le surdosage de paracétamol. La découverte de ce processus a un potentiel thérapeutique, comme des expériences de notre principal collaborateur en toxicologie à l’institut Leibniz IfADo en Allemagne l’ont démontré dans des expériences animales.

Sur la base de ces succès, nous avons pu obtenir des fonds importants pour transférer nos modèles vers des applications en médecine, en toxicologie et en biotechnologie. Les projets visent à étudier les processus de la maladie du foie, la régénération du foie après les dommages induits par les médicaments et après la chirurgie, et finalement à améliorer les décisions thérapeutiques et les conceptions thérapeutiques cliniques.

Notre mission est d’intégrer nos procédures et outils de recherche dans le flux de travail clinique pour permettre d’optimiser de façon prospective le traitement d’un patient ou une patiente en le testant sur la "copie abstraite virtuelle" de ce patient.

Vous participez une nouvelle fois au congrès EASL, congrès majeur en hépatologie, qu’est-ce que cela représente pour vous et vos recherches ?

L’EASL-congrès ILC est une grande, peut-être la plus grande conférence en hépatologie avec plusieurs milliers de participantes et participants. Pour nous, il est important que les cliniciennes et cliniciens soient conscients des développements et des opportunités dans le domaine de la médecine numérique en hépatologie. Nous sommes seulement capables d’atteindre ou d’ambitionner des objectifs en étroite collaboration, et si nous parvenons à joindre notre expertise et nos forces.

Ici, la clinique est très différente de la recherche biologique car la première tâche du clinicien ou de la clinicienne est le traitement du patient ou de la patiente par opposition à la recherche. Toutes les procédures doivent donc s’intégrer à leur flux de travail, être sécuritaires, obéir à des règles éthiques strictes et être financièrement abordables.

Cela engendre un défi important pour les modélisateurs. Néanmoins, nous sommes convaincus que la médecine future sera en grande partie numérique, et beaucoup de nos médecins collaborateurs et collaboratrices de l’hôpital Paul Brousse, des hôpitaux universitaires de Heidelberg et d’Aix-la-Chapelle et d’autres hôpitaux universitaires nous soutiennent dans notre mission pour convaincre de plus en plus de cliniciennes et  de cliniciens de cette grande opportunité que la modélisation fournira dans la médecine future.