Chercheurs d'ici et d'ailleurs : entre Pittsburgh et Rocquencourt

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Mis à jour le 26/03/2020
Umut Acar a grandi en Turquie, avant de prendre le chemin des États-Unis pour y étudier le parallélisme informatique*. Aujourd'hui, à 39 ans, il partage son temps entre ses activités d'enseignement à l'université Carnegie Mellon, à Pittsburgh, et un projet de recherche chez Inria, financé par l'European Research Council.

Quelles sont les grandes lignes de votre parcours ?

J'ai commencé mes études supérieures à l'université d'Austin, au Texas, où j'ai obtenu un master en parallélisme informatique. J'ai poursuivi à l'Université Carnegie Mellon (CMU) à Pittsburgh, où j'ai obtenu un PhD enself adjusting computation en 2005.

J'ai ensuite occupé un poste de recherche, sur les langages et les algorithmes de programmation, à l'université de Chicago. En 2010, j'ai poursuivi mes recherches en tant que directeur d'équipe à l'institut Max Plank, à Kaiserslautern (Allemagne), avant de retourner à la CMU, à Pittsburgh, deux ans plus tard, en tant que professeur assistant.

Pourquoi avoir choisi de rejoindre Inria ?

A l'automne 2011 j'ai fait une demande de bourse auprès de l'European Research Council (ERC). Mon objectif était de tirer parti d'un rapprochement entre le parallélisme informatique et leself adjusting computation . Cela nécessite de développer des techniques de programmation adaptées. L'ERC m'a confirmé le financement de ce projet fin 2012.

Alors en poste à la CMU, j'ai parlé du projet à Arthur Chargueraud et Michael Rainey, deux de mes étudiants postdocs à l'institut Max Plank. Tous deux se sont joint au projet. Celui-ci devant se dérouler en Europe, Arthur a suggéré de mener nos recherches au sein d’Inria.

Quel regard portez-vous sur cet institut ?

Inria a su répondre avec dynamisme à mon projet. Je suis arrivé avec une enveloppe de financement (1,2 million d'euros) et une équipe déjà formée. Par ailleurs, je n'étais libre qu'une partie de mon temps, du fait de mes obligations à la CMU. Inria a su s'adapter pour créer l'environnement nécessaire à nos recherches et nous a apporté l'appui nécessaire pour toutes nos démarches administratives. Nous avons donc été opérationnels très rapidement, dès le mois de juin 2013.

Sur quel projet de recherche travaillez-vous ?

Mon projet s'appelle DeepSea. Je le conduis dans le cadre de l'équipe-projet Gallium. Nous sommes dans le même domaine de programmation et avons une approche très similaire des langages, d'où des synergies très intéressantes avec cette équipe. Inria m'apporte un environnement très productif, avec des scientifiques de haut niveau et des outils très innovants.

Quels conseils donneriez-vous à d'autres chercheurs qui pourraient vouloir se rapprocher d’Inria pour mener un projet ?

Le plus important, c’est de croire en son idée et de ne pas se mettre de barrières. Inria a démontré sa capacité à prendre en compte les particularités d'un projet de recherche et à faire le nécessaire pour rendre les choses possibles. Cet institut sait s'adapter, dans une certaine mesure, et n'impose pas aux porteurs de projets d'entrer nécessairement dans un cadre rigide et prédéfini. C'est très appréciable.

 

* Le parallélisme informatique consiste à implémenter des architectures électroniques permettant de traiter des informations de manière simultanée, ainsi que les algorithmes spécialisés pour celles-ci. L’objectif : réaliser le plus grand nombre d'opérations en un temps le plus petit possible.