Aureax, la startup qui aide les cyclistes urbains à naviguer

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Mis à jour le 26/10/2022
Après un contrat d’ingénieur de recherche dans le centre Inria Lille - Nord Europe, Julien Decaudin s’est lancé dans l’aventure entrepreneuriale. Avec Aureax, il propose aux cyclistes un bracelet de navigation basé sur les technologies haptiques. Adaptée à la pratique du vélo urbain en toute sécurité, l’innovation intéressera les particuliers comme les sociétés de cyclologistique, un marché visé par la startup que le jeune ingénieur compte créer courant 2021.
Cycliste urbain

Guider les cyclistes par le toucher

Julien Decaudin n’est pas seulement passionné de nouvelles technologies, il affectionne aussi particulièrement le vélo, qu’il utilise quotidiennement pour ses déplacements en ville. Afin de faciliter la vie des cyclistes urbains, il a développé un bracelet de navigation utilisant des technologies haptiques : portée au poignet et stimulant leur sens du toucher, cette innovation offre à ses utilisateurs un guidage en toute sécurité. Conseillé par Thomas Pietrzak, maître de conférences à l’université de Lille et membre de l’équipe-projet Loki*, et accompagné depuis un an dans le cadre du dispositif d’aide à la création de startup mis en place par l’institut, cet ingénieur de 28 ans porte un projet entrepreneurial et espère commercialiser son invention cette année.

Un goût pour l’innovation

Tout commence avec ses premières expériences d’ingénieur de recherche au sein de l’équipe-projet Loki, que Julien Decaudin rejoint en 2016, afin de travailler sur les technologies haptiques.

Titulaire d’un master en informatique de l’université de Lille, j’ai commencé à travailler comme développeur pour des entreprises du secteur des nouvelles technologies… mais je me suis rendu compte que ce type d’emploi ne correspondait pas à mes aspirations, en particulier celle de développer des produits innovants. J’ai alors postulé à une offre du centre Inria Lille - Nord Europe, qui recrutait un ingénieur de recherche pour accompagner le projet européen Happiness (Hapted Printed and Patterned Interfacesfor Sensitive Surface), auquel contribuait Thomas Pietrzak au sein de l’équipe Loki.

L’objectif était de développer une interface tactile pour des tableaux de bord de voiture, dont un prototype a été présenté au salon de l’automobile de Genève.
Le jeune ingénieur enchaîne ensuite avec un second contrat chez Inria, cette fois au sein de l’équipe Spirals**. Sous la responsabilité de Christophe Gourdin, il contribue à un projet de la startup XScalibur, autour d'un logiciel dédié à la gestion de plates-formes multiclouds. « Ces deux expériences ont étanché ma soif d’innovation et m’ont donné le goût de l’entrepreneuriat », résume Julien Decaudin.

Une idée originale et un projet de startup

Au détour d’une conversation avec Thomas Pietrzak, germe chez le jeune ingénieur l’idée d’utiliser les technologies haptiques afin de concevoir le fameux bracelet de navigation.

Les systèmes classiques demandent à l’utilisateur de suivre ou d’entendre un itinéraire sur un smartphone, ce qui met le cycliste en situation de danger, voire le place dans l’illégalité ! J’ai alors imaginé utiliser les solutions proposées par les chercheurs de l’équipe Loki pour leurs applications aux interfaces humain-machine, et de les adapter afin de concevoir un système de vibrations localisées. Intégré dans un bracelet, il donne des indications par le sens du toucher : le cycliste garde les mains sur le guidon tout en recevant des informations sur son trajet !

La technologie repose sur l’équivalent de l’effet stéréo pour le sens du toucher : le porteur du bracelet sent sur sa peau bouger une zone de vibration. Celle-ci est utilisée afin de transmettre à l’utilisateur les données de navigation émises depuis son smartphone par une application de guidage. Par exemple, lorsque le cycliste doit tourner à droite, le système l’en informe en faisant évoluer sur son poignet le point de vibration de gauche à droite, en partant du dessous du bras, et confirmera l’instruction par deux pressions brèves.

Nous avons ainsi mis au point un code pour donner toutes les instructions utiles à un cycliste, même les plus complexes, comme le passage de ronds-points ou d’intersections.

Un prototype présenté à l’occasion de la conférence EuroHaptics, tenue aux Pays-Bas en septembre 2020, a séduit des utilisateurs ! Amélioré, plus robuste, le bracelet est au cœur d’un projet de startup, engagé il y a plus d’un an : son inventeur cherche maintenant des débouchés. Avec en ligne de mire les sociétés de cyclologistique comme les particuliers, Julien Decaudin espère que les futurs utilisateurs feront confiance à Aureax les yeux (presque) fermés et se laisseront guider par cette innovation…

Aureax recherche cofondateur

« L’aventure de la startup est passionnante, mais elle prend beaucoup de temps !, constate Julien Decaudin. Elle demande plus qu’un savoir-faire technique : des compétences en communication, marketing, stratégie de commercialisation ou sur les aspects juridiques sont aussi indispensables. » Aureax recherche ainsi des cofondateurs, prêts à s’investir dans le projet et à donner de leur énergie pour développer la jeune entreprise !
« Le cofondateur est un personnage-clé pour la réussite du projet, car il est complémentaire du scientifique. »
Trois personnes, aux profils très différents, se sont manifestées à ce jour et les premiers entretiens avec Julien Decaudin sont en cours. L’aventure est ouverte à tous, à condition de « croire au produit, avoir envie de le faire connaître et partager des valeurs de travail communes » !

Contact

En savoir plus sur Aureax, les dangers du cyclisme en ville et l’haptique

  •  En vidéo, Julien Decaudin présente son projet.
90 secondes avec Aureax, 14 janvier 2021, Inria Channel

 

 

* Loki est une équipe-projet commune à Inria et au laboratoire CRIStAL (Centrale Lille, CNRS, Université de Lille)

** Spirals est une équipe-projet commune à Inria et au laboratoire CRIStAL (Centrale Lille, CNRS, Université de Lille)