Santé - Médecine personnalisée

PreciDIAB, pour une médecine personnalisée du diabète

Date:
Mis à jour le 26/10/2022
Le centre Inria de Lille est membre fondateur d’un projet d’envergure sur le diabète : PreciDIAB, le centre national de médecine de précision des diabètes. L’objectif de ce partenariat ambitieux est de développer les outils qui permettront prochainement une médecine personnalisée pour cette maladie, adaptée à chaque patient. L’objectif est, à terme, d’en faire profiter les 450 millions de personnes diabétiques dans le monde. Inria apporte son expertise à PreciDIAB pour la recherche dans les domaines du numérique, tels que l’intelligence artificielle, l’Internet des objets et l’interaction humain-machine.
Illustration Diabete
© Wordley Calvo Stock - Adobe Stock

 

Près de 4 millions de personnes sont soignées pour un diabète en France, avec plus ou moins de succès. Ces malades sont traités avec les mêmes protocoles de soin, alors qu’on sait que chaque cas est différent et mériterait d’être individualisé. Pour améliorer l’efficacité de la prise en charge, et limiter les complications et la possible mortalité associée à cette maladie chronique, il faudrait disposer d’une médecine plus personnalisée. 
C’est l’objectif de PreciDIAB , le centre national de médecine de précision des diabètes à Lille, dont Inria est membre fondateur. La structure réunit près de 130 chercheurs et chercheuses et cliniciens du CHU (Centre Hospitalier Universitaire) de Lille, de l’université de Lille, de l’Institut Pasteur de Lille, d’Eurasanté et d’Inria, ainsi qu’une quarantaine d’entreprises. Elle associe pleinement les patients à la démarche grâce à la participation de la Fédération française des diabétiques et de la Société francophone du diabète .

Un pôle de référence unique sur les diabètes

Le diabète touche 7 % de la population des Hauts-de-France. Il s’agit donc d’une priorité de santé publique pour la région. C’est pourquoi les acteurs du territoire unissent leurs stratégies et moyens afin de développer des innovations d’excellence au service de la prise en charge des patients diabétiques. 
« En incluant les industriels dans PreciDIAB, il s’agit de créer un projet vecteur de partenariats R&D de grande envergure, l’idée étant de voir émerger d’ici à cinq ans une véritable filière économique autour du diabète et de ses complications.  », explique Sabeena Kalla, directrice scientifique et de l’évaluation d’Eurasanté (agence de développement économique des Hauts-de-France de la filière santé – nutrition). PreciDIAB bénéficie de soutiens financiers importants, et à la hauteur des enjeux de santé publique, par la Métropole Européenne de Lille (MEL), la région Hauts-de-France, la ville de Lille ainsi que l’ANR (Agence Nationale de la Recherche) dans le cadre du programme d’investissements d’avenir .

Intelligence artificielle et sciences des données au service des diabétiques

Parmi les projets qui ont déjà été lancés par PreciDIAB , on peut citer la création d’un entrepôt de données de santé (EDS), qui est la première brique fondamentale pour permettre une médecine de précision. L’EDS est un data center visant à stocker de façon sécurisée toutes les données disponibles au sein du CHU de Lille. « La prise en charge du diabète, parmi d’autres pathologies, génère beaucoup de données : renseignements administratifs, analyses biologiques, consultations médicales, prescriptions de médicaments, etc. Mais celles-ci sont stockées dans des services différents. L’entrepôt permettra de tout centraliser au même endroit, de manière à pouvoir traiter cette masse d’informations et en tirer des enseignements précieux sur les pathologies et leurs différentes évolutions  », explique Sohail Nourestani, consultant e-santé chez Eurasanté .

C’est à partir de là qu’intervient l’expertise d’Inria. « Nous allons chercher à définir une classification plus fine des patients diabétiques. Aujourd’hui, nous ne distinguons que deux types principaux de diabète (I et II). Or l’apparition et l’évolution de cette maladie chronique dépendent de facteurs comme la génétique, l’âge, le milieu socio-économique, l’environnement, etc. Autant de variables que les chercheurs en sciences des données du centre utiliseront pour stratifier la maladie. Cela permettra d’adapter les protocoles de suivi et de soins aux différents groupes de patients identifiés, mais aussi d’apprendre à repérer, parmi les personnes à risque, celles qui vont effectivement développer un diabète  », indique Isabelle Herlin, directrice du centre de recherche Inria Lille - Nord Europe. Plusieurs équipes-projets du centre, spécialisées en intelligence artificielle et en sciences des données, sont donc impliquées dans PreciDIAB  : Magnet, Modal, Sequel et Spirals.

Internet des objets et interaction humain-machine

Deux autres équipes-projets Inria interviennent sur les objets connectés, dont disposent de plus en plus les malades dans le contexte de leur suivi à domicile. « L’équipe Fun est ainsi sollicitée pour améliorer les capacités de transmission d’importants volumes de données vers le CHU, sans dégradation des informations et en toute confidentialité. L’équipe Loki, quant à elle, travaille sur les interactions humain-machine. En effet, tous les patients n’ont pas le même niveau de connaissance dans le champ médical ou de facilité dans l’usage des nouvelles technologies. Il faut en tenir compte  », ajoute Isabelle Herlin. 
Premiers bénéficiaires de toutes les avancées obtenues dans le cadre de PreciDIAB  : les personnes suivies au CHU de Lille. L’objectif est, à terme, d’en faire profiter les 450 millions de patients diabétiques dans le monde.

Soutenu depuis le début par l'ensemble des membres de l'I-site Université Lille Nord-Europe et porté par le professeur Philippe Froguel, chercheur de renom et directeur actuel de l'EGID (Institut Européen de Génomique du Diabète) , ce projet vise à faire du site de Lille un pôle de recherche à vocation mondiale pour le traitement et la prévention de l’obésité et du diabète, au bénéfice des Hauts-de-France grâce au développement des collaborations entre le CHU d’Amiens et le CHU de Lille. Ce projet mobilise, outre la dotation d’État, plus de 15 millions d’euros de subventions de la Métropole européenne de Lille (11 M€) votés vendredi dernier, d’Amiens métropole (1 M€), du conseil régional et du FEDER (4 M€) en complément des 51 millions d’euros de fonds propres apportés notamment par le CHU et l’université de Lille.

Inria apporte au Centre national de précision de médecine des diabètes son expertise en sciences du numérique, notamment en intelligence artificielle, science des données, Internet des objets, et interaction humain-machine.

 

 

L'I-site1 c'est :

  • 4 membres fondateurs
  • 190 entreprises engagées
  • 15 millions d’euros de dotation annuelle spécifique
  • 74 000 étudiants
  • 2 100 doctorants
  • 720 brevets
  • 4 laboratoires d’excellence et 6 équipements d’excellence