Greenowl : une équipe pour modéliser la capacité d’adaptation du vivant

Née en 2024 de la scission de l’ancienne équipe Biocore, Greenowl rassemble des chercheurs et chercheuses d’Inria, du CNRS, d’INRAE et de Sorbonne Université autour d’un même objectif : mieux comprendre et anticiper les transformations des écosystèmes microbiens face aux bouleversements environnementaux.

Greenowl est répartie sur trois sites : Sophia Antipolis, Montpellier et Villefranche-sur-Mer. Cette implantation géographique multiple permet à l’équipe de s’appuyer sur des laboratoires partenaires aux expertises complémentaires : modélisation, océanographie expérimentale, traitement environnemental ou intelligence artificielle.

L’équipe développe des modalités de travail flexibles, avec des réunions fréquentes en ligne et des échanges réguliers entre sites, pour entretenir la dynamique malgré la dispersion géographique. Le partage de doctorants, d’ingénieurs et de plateformes contribue également à faire vivre le projet collectif.

Greenowl structure ses travaux autour de trois grands axes scientifiques :

1. Comprendre l’adaptation des micro-organismes au dérèglement climatique
   L’équipe cherche à prédire comment les écosystèmes microbiens — essentiels dans l’océan, les lacs ou les rivières — réagiront aux transformations de leur environnement. En combinant modèles numériques et expériences contrôlées, les chercheurs étudient leur plasticité face à l’élévation des températures, à l’acidification des océans ou à la modification des apports en nutriments.
2. Concevoir des procédés bio-inspirés pour une économie circulaire
   En s’appuyant sur les capacités des micro-organismes à fixer le CO₂, recycler l’azote ou produire des protéines, Greenowl développe des bioréacteurs et des procédés biologiques moins impactants. Ces recherches sont pensées dans une logique de durabilité, avec un souci d’efficacité énergétique et de valorisation des ressources.
3. Évaluer l’impact environnemental de ces solutions
   À travers des méthodes d’analyse du cycle de vie (ACV), l’équipe propose des outils pour mesurer finement l’empreinte écologique de nouveaux procédés ou produits. Cette approche permet d’orienter les choix technologiques vers les options les plus vertueuses, en considérant aussi bien les flux de matières que les émissions et consommations indirectes.

La force de Greenowl réside dans sa capacité à faire dialoguer théorie et expérience. Des dispositifs expérimentaux spécifiques ont été conçus, notamment à Villefranche-sur-Mer, pour reproduire en laboratoire des conditions proches de celles projetées par les scénarios climatiques du GIEC : élévation des températures, acidification, variations de CO₂ dissous. Ces données alimentent des modèles numériques, qui orientent en retour les protocoles expérimentaux.

Cette boucle entre modélisation et expérimentation constitue un atout méthodologique essentiel pour améliorer les prédictions et concevoir des solutions pertinentes à l’échelle du vivant.

Deux startups s’appuient déjà sur les recherches de l’équipe :

• Inalve, qui valorise les capacités d’adhésion des microalgues pour produire des biomasses à faible impact ;
• DareWin, qui met en œuvre une stratégie darwinienne de sélection naturelle accélérée, sans recours au génie génétique, pour améliorer les performances des souches microbiennes.

Ces projets incarnent l’ambition de Greenowl : transformer les connaissances scientifiques en applications concrètes et responsables.

Bien que récente, Greenowl s’inscrit dans une continuité scientifique forte, héritée de Biocore, avec plus de vingt ans d’expertise croisée entre sciences du vivant, mathématiques et environnement. Par son approche transdisciplinaire, son ancrage territorial et ses collaborations étroites avec les industriels, elle se positionne comme un acteur-clé de la transition écologique au niveau national et européen.