Angus : une nouvelle équipe pour modéliser les fluides complexes au cœur des enjeux industriels

Créée en janvier 2025, l’équipe Angus est une entité commune entre Inria et l’Institut de Mathématiques de Montpellier (IMAG). Elle rassemble aujourd’hui quatre chercheurs permanents, trois doctorants et un post-doctorant. Bien qu’elle soit portée par Inria, l’équipe est hébergée à l’IMAG, où elle s’inscrit dans la continuité des travaux menés en mathématiques appliquées. Angus concentre ses recherches sur les équations aux dérivées partielles, qu’elle aborde sous l’angle de la modélisation, de l’analyse mathématique et de la simulation numérique.

L’équipe s’intéresse aux “fluides complexes”, c’est-à-dire à des configurations où les fluides sont soumis à des contraintes extrêmes : hautes pressions, variations thermiques brutales… Ces situations, qu’on retrouve dans des secteurs aussi variés que le nucléaire, l’aéronautique ou même la physiologie, exigent des outils mathématiques à la fois robustes et subtils. Angus propose une approche originale en identifiant des structures mathématiques communes à ces phénomènes, permettant une meilleure simulation et compréhension.

Le responsable de l’équipe, dont le parcours a débuté chez EDF, a conservé des liens forts avec le monde industriel. Aujourd’hui, Angus collabore étroitement avec EDF et le CEA autour de problématiques complexes, comme la modélisation d’incidents critiques — par exemple, la perte de réfrigérant primaire dans les centrales nucléaires. Ces partenariats peuvent prendre la forme de contrats directs, mais s’appuient aussi sur des dynamiques collectives, comme les réseaux scientifiques thématiques. À ce titre, le responsable de l’équipe pilote notamment l’axe “Énergie nucléaire” du réseau Terre & Énergies, porté par le CNRS Mathématiques.

L’ambition de l’équipe est aussi de déployer ses compétences vers d’autres champs d’application. Les phénomènes qu’elle étudie – comme les changements d’état (liquide, gaz), la structuration des écoulements ou les méthodes de simulation associées – pourraient notamment trouver écho en écologie, en géosciences ou en physiologie, autant de domaines bien représentés à Montpellier.

Même si l’équipe est physiquement installée au sein de l’université, elle bénéficie d’une double appartenance Université de Montpellier/Inria. Ce positionnement original, à la croisée de deux cultures scientifiques, favorise les synergies, multiplie les passerelles et offre à Angus un environnement riche, à la fois académique et tourné vers l’innovation. Il lui permet de s’inscrire pleinement dans les dynamiques partagées entre les deux institutions, tout en cultivant une identité propre.