Aline Carneiro Viana : réseaux sans fil et sans frontière

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Mis à jour le 24/02/2020
La 3e édition de la Semaine des mathématiques , du 17 au 22 mars 2014, place « les mathématiques au carrefour des cultures ». L’occasion de revenir sur le parcours d’Aline Carneiro Viana. Née au Brésil, trilingue, cette chargée de recherche incarne une science vivante, créative et ouverte sur le monde. Rencontre.
aline carneiro
© Inria / Photo H. Raguet

À la maison, Aline et son mari, chercheur également, s’obligent à ne pas parler de recherche pour se consacrer à leur petite fille. Le reste du temps, elle ne vit que pour les réseaux mobiles sans fil. Une passion née pendant ses études au Brésil et cultivée en France où elle est arrivée à 26 ans pour faire sa thèse de doctorat au laboratoire LIP6 de l’université Pierre et Marie Curie. Un domaine de recherche auquel Aline consacre aujourd’hui tous ses efforts : « En début de carrière, avide de publier, on cherche un peu dans tous les sens. Mais pour être créatif, assidu et garder le plaisir de relever sans cesse de nouveaux défis, il faut se focaliser sur un sujet qui vous tient vraiment à cœur. »

La volonté d’entreprendre

Au collège, comme au lycée, Aline Carneiro Viana a toujours été première en mathématiques. C’est à son père, ingénieur cartographe, qu’elle le doit : « Dès l’enfance, il m’a donné des trucs tout simples pour calculer vite, résoudre un problème. Les mathématiques sont un outil universel indispensable pour valider ses idées dans de nombreuses disciplines scientifiques ». Tentée par une carrière d’ingénieure, Aline découvre l’informatique au lycée et en fait très vite sa matière préférée. Sa passion pour les réseaux de communication naît durant sa première année de licence à l’université fédérale de Goiás, près de Brasilia : « J’ai acheté les livres de 4e année et j’ai étudié la matière toute seule. Ainsi, j’ai décroché deux stages rémunérés, d’un an chacun, dans le domaine des réseaux ». Sa licence en poche, Aline crée une startup spécialisée dans le conseil en réseau. Mais au bout de trois ans, la répétitivité du travail la lasse : « J’avais besoin d’être challengée chaque jour, de continuer à apprendre ». Elle reprend alors des études à l’université à Goiânia, puis à Rio de Janeiro où elle enchaîne deux thèses sur les réseaux, l’une de master, l’autre de doctorat qui la conduit en France en 2002.

Tournée vers l’international

L’année suivante, elle fait sa première communication dans une conférence internationale. Une réussite dont elle garde un souvenir… stressant ! « L’apprentissage du français m’avait fait perdre mon anglais. J’ai répété mon intervention plus de dix fois. La maîtrise de l’anglais est essentielle pour échanger avec d’autres chercheurs et chercheuses et promouvoir ses travaux. C’est pour cela que je travaille avec des étudiants et étudiantes du Brésil, d'Australie, des États-Unis, du Royaume-Uni. Pour leur donner la possibilité de connaître des modes de pensée différents et de s’ouvrir à une autre culture. »

Aline Carneiro Viana est aujourd’hui coordinatrice internationale de deux grands projets de recherche développés par Inria : MACACO, soutenu par la Commission européenne, et UCOOL, un projet du programme de coopération scientifique avec l’Amérique latine STIC AmSud. Tous deux sont centrés sur les mécanismes de déchargement des données transitant sur les réseaux mobiles sans fil, confrontés à un trafic croissant lié à la démocratisation des smartphones. Toujours en mouvement, Aline participera dans les prochains mois à plusieurs conférences internationales qu’elle coorganise. Elle trouve aussi le temps de partager son expérience avec de jeunes scientifiques au sein du réseau de femmes chercheuses N2 Women.