Avec PAISS, l’intelligence artificielle fait école à Grenoble

Date:
Mis à jour le 05/03/2020
Du 2 au 6 juillet 2018, le centre Inria de Grenoble accueillera chercheurs et chercheuses, étudiantes et étudiants, industriels au sein de son école d’été PAISS consacrée à l’intelligence artificielle. Une initiative, portée par Inria et Naver labs, pour approfondir les connaissances et stimuler les interactions.

Sommet AI for Humanity organisé au printemps par le Président de la République, rapport du député Cédric Villani, mais également articles ou reportages récurrents sur le thème… quel autre sujet que l’intelligence artificielle interpelle tout à la fois la sphère académique, industrielle, politique mais également le grand public en France et à l’international ?

Pour l’équipe THOTH d’Inria Grenoble, spécialisée dans la reconnaissance visuelle et l’apprentissage automatique, ce contexte est particulièrement propice aux échanges et aux questionnements. C’est ainsi qu’est née l’idée de redonner vie à la série d’écoles d’été arrêtées en 2013 et organisées tous les deux ans alternativement dans les centres Inria de Paris et Grenoble.

« L’intelligence artificielle est certes omniprésente mais sait-on vraiment où en est l’état de l’art ? Quelles en sont concrètement ses perspectives ? Il nous semblait important de pouvoir rassembler les acteurs et actrices scientifiques et industriels pour faire le point sur le sujet. C’est ainsi que nous avons décidé de lancer PAISS – PRAIRIE Artificial Intelligence Summer School – en partenariat avec le laboratoire Naver Labs installé près de Grenoble. Le principe d’une alternance entre Paris et Grenoble est d’ailleurs conservé, mais cette fois tous les ans pour suivre au plus près les évolutions dans le domaine », explique Julien Mairal, chercheur de l’équipe THOTH. 

Un mot d’ordre : la diversité

Les équipes ont alors réussi le tour de force d’organiser en seulement six mois cet événement, qui se tiendra durant cinq jours dans les locaux d’Inria à Montbonnot, en périphérie de Grenoble.

Julien Mairal le précise : « L’intelligence artificielle est par nature pluridisciplinaire. Notre ambition était donc de rendre compte de son ampleur. C’est pourquoi les interventions vont porter sur différents sous-domaines tels que la reconnaissance visuelle, l’apprentissage automatique, l’optimisation mathématique, la robotique et même les sciences cognitives. »  
C'est ce même impératif de diversité qui a présidé à la sélection des participants – initialement 700 à postuler pour seulement 200 places. Pour croiser les approches et les regards, trois profils sont représentés : chercheurs et chercheuses, industriels, étudiantes et étudiants. Pour ces derniers, Naver Labs a d’ailleurs mis en place un système de bourse pour permettre à celles et ceux qui n’en ont pas forcément les moyens d’assister à l’événement.

Un casting de référence

Au programme : quinze cours d’1h30 seront donnés par des expertes et experts reconnus internationalement, aussi bien représentantes et représentants du monde académique que de l’industrie. Parmi eux, notamment, Yann Le Cun et Léon Bottou de Facebook, Rémi Munos du laboratoire Deepmind, mais également Cordelia Schmid, Jean Ponce, Martial Hébert de Carnegie Mellon University, Andrew Zisserman de l’université d’Oxford… « Le niveau des interventions sera très pointu grâce à la très grande expertise des intervenants », résume Julien Mairal.

Pour compléter les approches, trois sessions pratiques seront également organisées par Naver Labs, Criteo et Facebook.

Créer les interactions

La qualité du programme scientifique est certes l’une des clés de la réussite de cette manifestation. 
Mais pas la seule. 
Le succès reposera en effet aussi sur les échanges – voire les synergies – qui pourraient se créer entre les participantes et participants. Le programme intègre donc une soirée de gala le premier jour à La Bastille de Grenoble, tandis que Naver Labs organisera dans la semaine un événement festif dans leurs locaux atypiques comportant un château et un grand parc. Parallèlement, une session « posters » permettra aussi aux étudiants et étudiantes de présenter leurs travaux et de rencontrer des industriels.

« À terme, ces interactions peuvent donner lieu à de nouvelles collaborations. Elles ont également vocation de mettre en valeur notre environnement scientifique et l’attractivité de notre territoire régional et national autour de ce sujet de l’intelligence artificielle », conclut Julien Mairal.